La fusillade meurtrière qui a secoué la capitale américaine cette semaine sert désormais de tremplin à un durcissement spectaculaire de la politique migratoire. L’administration Trump a annoncé la suspension immédiate de toutes les décisions liées aux demandes d’asile et à l’octroi de visas pour les détenteurs de passeports afghans, invoquant la nécessité de vérifier « plus profondément » chaque dossier.
La mesure, rarissime et controversée, intervient alors que le suspect de l’attaque, un Afghan ayant autrefois collaboré avec les forces américaines, vient d’être inculpé pour meurtre. Pour la Maison-Blanche, l’affaire illustre l’urgence de renforcer les filtres d’entrée ; pour les défenseurs des réfugiés, c’est un prétexte pour criminaliser une communauté déjà fragilisée.
Le département d’État a également suspendu l’émission de visas, accentuant l’inquiétude parmi les milliers d’Afghans installés légalement aux États-Unis depuis le retrait de 2021. Les critiques dénoncent une réponse politique disproportionnée, susceptible d’aggraver des délais déjà interminables dans les procédures d’asile. Dans un climat de tension sécuritaire et politique, l’épisode marque un nouveau virage vers la fermeture — et laisse en suspens le sort de nombreux demandeurs.

