Haïti peut-elle être stabilisée dans les mois à venir ?
Interrogé par TheDialogue.org, plateforme spécialisée dans la promotion de la démocratie et du développement en Amérique, l’ancien sénateur haïtien Evallière Beauplan s’est exprimé sur l’appel lancé par le Secrétaire général de l’OEA, Albert Ramdin.
Ce dernier a exhorté les acteurs haïtiens à s’unir autour d’une nouvelle stratégie pour faire face aux multiples crises que traverse le pays. Il n’a pas exclu l’éventualité d’un dialogue avec les gangs armés, dans le but de rétablir un minimum de stabilité d’ici la fin du mandat du Conseil présidentiel de transition, en février 2026.
Pour Beauplan, cette vision de l’OEA est louable, mais difficilement applicable dans les conditions actuelles. Selon lui, la configuration du Conseil présidentiel, composé de neuf membres aux idéologies divergentes, constitue un frein majeur à l’action politique. Il pointe du doigt les rivalités partisanes et l’absence d’une vision commune, qui compromettent tout espoir d’aboutir à un référendum constitutionnel dans les délais.
L’ancien parlementaire rejette fermement l’idée de négocier avec des groupes armés qualifiés se de terroristes par l’international. Il estime qu’un tel choix nuirait à la légitimité des institutions et à l’autorité de l’État. Il plaide plutôt pour la création rapide d’une nouvelle structure de transition plus restreinte, avec un mandat clair, et appelle au soutien actif des partenaires multilatéraux, notamment en matière de sécurité.