Note de Presse
Ouvrir nos écoles, une responsabilité citoyenne : l’école ne peut plus attendre !
6 septembre 2025
L’Association Professionnelle d’Écoles Privées – Former, Éduquer, Vivre (APEP-FEV) exprime sa profonde indignation face aux menaces proférées par le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) à l’encontre des écoles privées qui souhaitent ouvrir leurs portes en septembre, conformément à leur mission éducative.
Alors que l’école haïtienne traverse l’une des crises les plus graves de son histoire, avec une année scolaire qui se rétrécit chaque année au détriment des enfants, le ministère choisit d’imposer une décision arbitraire et stérile : repousser la rentrée au 1er octobre.
Pire encore, le MENFP projette de clôturer l’année scolaire au mois de juillet, en pleine période de fortes chaleurs, et de décaler les vacances scolaires. Ces mesures, déconnectées de la réalité et des besoins des enfants, ne font qu’aggraver la souffrance des familles et alourdir le quotidien déjà difficile des communautés scolaires.
Au lieu d’encourager les établissements à accueillir les enfants au plus vite, pour les protéger des rues et de l’emprise des gangs, le MENFP choisit la voie de la contrainte et des menaces. Depuis plus de quarante ans, notre système éducatif est fragilisé par des décisions irresponsables et répétées qui ne font qu’aggraver le désespoir des familles et miner l’avenir du pays.
L’APEP-FEV affirme avec force que nous ne nous habituerons jamais à cette irresponsabilité. Nous défendrons le droit fondamental des enfants à recevoir une éducation de qualité, dans un cadre sûr et dans le respect du calendrier pédagogique.
Nous invitons, par ailleurs, le MENFP à établir des relations cordiales et respectueuses avec les associations éducatives et de développer avec elles une culture de concertation. Décider sans dialogue avec cette vaste majorité, c’est priver la politique éducative de sa base, et c’est condamner sa mise en œuvre à l’échec.
Nous réclamons un dialogue social à la hauteur de la tragédie que nous vivons. L’État a un rôle à jouer pour entretenir le lien social et permettre à tous les enfants du pays d’avoir accès à l’éducation sans violence symbolique ou physique, sans « caponage » politique, en utilisant un décret datant des années 70. Nous avons des propositions pour aider le ministère à faire face à tous ses défis. Mais ce n’est malheureusement pas la voie choisie.
Comme le rappelait Maria Montessori : « N’est pas un chef celui qui a le sentiment profond de son autorité mais de sa responsabilité. »
Nous appelons à la responsabilité nationale : il est temps d’en finir avec ces pratiques arbitraires qui compromettent le présent et l’avenir d’Haïti. “L’Éducation est un trésor”! Protégeons-la, défendons-la!
Signataires :
Marie Marguerite B. Clérié – Présidente
Larissa Denise Annoual – Secrétaire
Pou nou, lekòl pa ka tann tout bon vre!