Moins de vingt-quatre heures après la présentation de son équipe, Sébastien Lecornu a remis sa démission lundi matin au président Emmanuel Macron. Annoncé dimanche soir, son gouvernement a immédiatement suscité des critiques et des divisions internes, plongeant la France dans un nouvel épisode de turbulences institutionnelles.
Le « socle commun », coalition fragile mêlant macronistes et Républicains, s’est fissuré dès son dévoilement. Le patron de LR, Bruno Retailleau, pourtant reconduit à l’Intérieur, a dénoncé un exécutif « sans rupture » et convoqué ses instances. Le retour de Bruno Le Maire aux Armées, perçu par la droite comme un symbole d’échec budgétaire, a accentué le malaise. Sur les 18 ministres, 12 appartenaient déjà au gouvernement renversé début septembre, alimentant les accusations de « recyclage » venues des oppositions de gauche comme d’extrême droite.
Cette démission éclair illustre l’impasse politique née de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024. Depuis, aucun bloc – gauche, macronistes-centristes, RN – ne parvient à obtenir la majorité absolue. Trois premiers ministres en un an, un Parlement fragmenté et une dette publique à 115 % du PIB nourrissent le sentiment de paralysie.
Jordan Bardella (RN) a appelé à de nouvelles élections, jugeant qu’« aucune stabilité n’est possible sans retour aux urnes ». Désormais, Emmanuel Macron doit trancher : tenter un quatrième gouvernement ou convoquer les Français à voter de nouveau. Une équation devenue explosive, qui fragilise plus que jamais la présidence et l’avenir politique du pays.
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